Chante ta chance, élève ton champs d'ail au lit, ayoye ! ton chant de vie, un champs de bonheur adopté, adulé, adapté à l'adagio comme l'adage l'a déjà jasé.
Chante l'eau qui coule en toi et découle de ton toit. Chante le pain dans tes mains, la farine en fariboles, la levure en sa chevelure, le sel qui scelle les vermicelles.
Chante tes proches sans qui ta vie serait toute croche, garoche cette roche qui te rend poche et moche. Chante tes chums chéris parfois chacals mais si châle-heureux.
Chante ta région et sa légion de bonheur, ton pays peu payé mais paysagé, ta langue âgée et pleine de praxis en son coccyx, ta terre aux mines d'enterrement du nord, ta nature parfois dénaturée à coup de naturalisations, ces ratures immatures qui ne créent que créatures en pâture à la sature en pénure de tablature.
Chante tes études malgré leur lassitude de solitude, chante ta job dans ta robe qui te dérobe et t'enrobe dans le lobe du sobre ricain sans son sot briquet s'imbriquant dans cette brique sous forme de lombric.
Chante l'art, pour l'harmonie, chante ces arpèges de ta harpe. De ton harpon, arpente cette charpente charmante, sa forme hors normes hormis celles de l'orme.
Chante à la santé de ta santé non sans thé mais sans café inné, ces lentilles de contact avec les légumes mineuses, ces petits pois sont frais et fraient le fruit de vos retrouvailles.
Chante et cantonne le coton qui te cotoie tout autour de tes côtes, le lin, la laine qui mettent ton haleine à l'aise, mieux que ces tissus sympathétiques.
Chante ta conscience qui te met en confiance sans complaisance, ta raison qui solidifie ta maison en toutes saisons, ton amour qui élargit et enchante ta cour du haut du jour, ta mémoire qui te fait percevoir l'histoire, ton intelligence qui t'éloigne avec diligence de la négligence.
Chante-toi, toi, chantoie ta qualité par défaut, tes passions qui butent, tes actions qui luttent, hume ton humeur humanisée car quand ton chant aura disparu tous déchanteront.
Les signes du déclin de l'empire sont partout :
La population qui méprise ses propres institutions,
La baisse du taux de natalité,
Le refus des hommes de servir dans l'armée,
La dette nationale devenue incontrôlable,
La diminution constante des heures de travail,
L'envahissement des fonctionnaires,
La dégénérescence des élites.
Avec l'écroulement du rêve marxiste-léniniste,
On peut plus citer aucun modèle de société
Dont on pourrait dire :
"Voilà
comment nous aimerions vivre !"
Comme sur le plan privé,
A moins d'être mystique ou un saint,
Il est presque impossible de modeler sa vie sur aucun exemple autour de nous.
Ce que nous vivons, c'est un processus général d'effritement de toute l'existence.
Et ce processus vous paraît inévitable !
Ah ! oui ! certainement !
Même si, comme à toutes les époques, vous trouverez des charlatans
Pour vous dire que le salut est dans
La communication,
Les micro-circuits imprimés,
Le renouveau religieux,
La forme physique,
Ou dans n'importe quelle autre sottise,
Le déclin d'une civilisation est aussi inévitable que le vieillissement des individus.
Au mieux, on peut espérer retarder un peu le processus. C'est tout !
Remarquez que nous, ici, nous avons la chance de vivre en bordure de l'empire.
Les chocs sont beaucoup moins violents.
Il faut dire aussi que la période actuelle
Peut être très agréable à vivre par certains côtés.
Et de toute manière,
Notre fonctionnement mental nous interdit toute autre forme d'expérience.
Je crois pas qu'y en aurait beaucoup parmi nous qui pourraient vivre
Au milieu des puritains de la Nouvelle-Angleterre de seize-cent cinquante.
Réécoutez Le Déclin De L'Empire Américain de Denys Arcand.
J'aime beaucoup les proses historiques accompagnées de violon (ou de musique en général).
Les heurts et malheurs de shokin :
Je suis une brebis égarée.
Je perds mon porte-feuille chez moi,
Ma valise dans le RER
Et à Lyon mes tits flyers.
Je suis une brebis égarée.
Je suis une brebis égarée.
Je fais du pouce à cause d'la grève.
Pis je m'endette à gauche à droite.
Et quand la grève enfin s'arrête,
Les trains s'attardent ou bien s'annulent,
D'entrée ratés, sortie loupée.
Face au poulets, je d'viens taré.
Je suis une brebis égarée.
Je suis une brebis égarée.
Je vais retourner à Briare,
Mais une grève s'annonce.
Va-t-elle se prolonger encore ?
Ou va-t-elle se répercuter ?
Je vais amener mon violon.
Bien sot sera qui le perdra.
Je vais amener mes boissons.
Bien soûls seront qui les boiront.
Mais je vais quand même essayer
De ne pas répéter ces fautes.
Même si je fus des plus chanceux,
La chance ne donne jamais d'quittance.
Je suis une brebis égarée.
Je suis une brebis égarée.
Je suis une brebis égarée.
Je suis une brebis égarée.
Quand il lance,
l'Amérique hurle.
Quand il compte,
les sourds entendent.
Quand il est puni,
les lignes téléphoniques sautent.
Quand il passe,
les recrues rêvent. C'est le vent qui patine.
C'est tout le Québec debout
Qui fait peur et qui vit.
Félix Leclerc (à propos de Maurice Richard)
Le monde est fait de percepts dont je me délecte,
Mais mon monde vit des concepts de mon intellect.
Éloge du durable
Admire ces personnes mûres
Chez qui le bonheur dure,
Ces personnes sûres
Bénies de bonnes augures.
Ces maisons si pérennes,
Ces familles souveraines,
Ces nations si anciennes
Et ces vies suzeraines.
Qui gardent leurs vraies valeurs
Toujours avec chaleur,
Avec le même labeur
Vers le même bonheur.
Éloge de l'éphémère
Un disque tourne en rond,
Un fichier tourne en boucle,
Sans fond ni âtre,
Sans ton ni être.
Légumes en conserve,
Coca en réserve,
Ce qui se préserve
Est mis sous réserve.
Vivent les spectacles
Même sans habitacle !
Je veux du théâtre !
Je veux mon hêtre !
Du savoir stocké,
Pour être transmis.
Du savoir promis,
Pour être bloqué.
Stock de mp3 ?
Stock de cd ?
Stock de know-how ?
C'est comme du stock !
Qui ne se vend pas,
Qui ne meut que peu,
Sinon les soucis
Envers la matière.
Pour que je ne dorme,
On m'impose dix formes.
Finies les normes !
Je veux mon orme !
When mind looks like a mine...
My head will explode.
My blood will flow on the road.
And my mind will explore
The door on the floor.
I can't sleep, I sweat.
Like a toy I can't enjoy.
When I pray they play. *
They say "Day may lay the way."
Can't be hungry, can't be angry.
Cannot cry, can't find any sky.
Can you hope when game is dirty ?
Can you believe shame is pretty ?
Je vous rassure. C'est fictif.
Shokin